Équateur: «Le départ de Lasso ne représenterait aucune solution»
Depuis 12 jours, la Conaie, la puissante Confédération des nationalités indigènes proteste contre la politique économique du gouvernement conservateur et la hausse des prix des carburants. Et cela prend une tournure violente. Six personnes déjà sont mortes. La capitale est en partie paralysée. Quelle issue possible ?
Jeudi 23 juin 2022, au 11ème jour de contestation, des manifestants ont tenté d’envahir le parlement à Quito. Ils ont été dispersés par des tirs de gaz lacrymogène. Trois personnes ont péri durant cette nouvelle journée de protestations, qui se sont étendues à d'autres points de la capitale. « Une escalade qui n’avait pas été anticipée dans de telles proportions », selon notre invitée Emmanuelle Sinardet, professeur de Civilisation latino-américaine à l'Université de Paris Nanterre pour qui « on est face à une personnalisation des tensions avec le président Lasso d’un côté et le chef de la Conaie, Leonidas Iza, de l’autre ». Si le chef de l’État conservateur, au pouvoir depuis à peine plus d’un an, s’est dit favorable à des négociations, le chef de file du mouvement indigène réclame au préalable la levée de l’état d’urgence en vigueur dans six provinces. « Ils vont devoir bouger du fait de la pression très forte à laquelle ils sont chacun confrontés », estime Emmanuelle Sinardet. « Leonidas Iza commence à être contesté au sein même du mouvement qu’il représente et qui n’est pas du tout homogène. Certains l’accusent d’être trop radical et trop fermé au dialogue », explique la spécialiste. Si, par le passé, la Conaie est parvenue à faire tomber trois présidents, « le départ de Guillermo Lasso ne représenterait aucune solution. Qui le remplacerait ? La crainte est de voir arriver au pouvoir une personnalité bien plus dangereuse et populiste », insiste Emmanuelle Sinardet. Aujourd’hui, une grande partie de la population « reconnaît que les revendications de la Conaie sont aussi des demandes qui servent d’autres intérêts que le mouvement indigène, dans un pays affaibli par la pandémie de Covid et l’inflation galopante que provoque les blocages actuels ». Selon les chiffres officiels, l'Équateur perd environ 50 millions de dollars par jour en raison des manifestations.
Armes à feu aux États-Unis: le Sénat avance, la Cour suprême recule
Les États-Unis ne sont pas à une contradiction près en matière d'armes à feu. Hier matin (23 juin 2022), la Cour suprême du pays a pour la première fois clairement affirmé que les Américains avaient le droit de porter des armes en dehors de leur domicile. Les six juges conservateurs de la plus haute juridiction américaine ont invalidé une loi de l'État de New York qui, depuis plus d'un siècle, limitait fortement les permis de port d'armes. Mais dans la soirée, le Sénat a adopté un projet de loi bipartisan censé lutter contre la vague de violence armée à laquelle les États-Unis sont confrontés. Un texte bipartisan adopté avec les voix de 15 sénateurs républicains. Il a désormais les chances d'être validé par la Chambre des représentants, même s’il n’est pas aussi ambitieux que Joe Biden aurait voulu.
Haïti: l’insécurité, cause de l’insomnie
Selon le média Ayibopost, qui a consulté plusieurs psychologues, le phénomène de l’insomnie à cause de la situation dans le pays se répand de plus en plus. « Les conflits avec les gangs qui obligent les gens à déménager provoquent une situation de stress général, dont l’insomnie est une conséquence ». Selon Ayibopost, l’angoisse provoquée par l’insécurité touche également les enfants et adolescents, ce qui pourrait considérablement aggraver leur état de santé mentale. Une insécurité qui cause aussi une déscolarisation massive. Selon l’UNICEF, 55 000 enfants dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince ne sont pas retournés à l’école, depuis avril 2022, lorsque les affrontements entre gangs ont atteint des sommets de violence inédite.
Et à la Une du Journal de la 1ère
La chasse au travail illégal est ouverte en Guadeloupe.