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Chaque semaine, la rédaction Europe de RFI, fait le portrait d’un Européen qui est au cœur de l’actualité. Un portrait qui permet de découvrir les acteurs du mo... Mehr
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  • Isabel Díaz Ayuso, l’égérie de la droite dure espagnole
    Elle est l'une des grandes gagnantes des élections municipales et régionales espagnoles, qui se sont tenues dimanche 28 mai 2023. Isabel Díaz Ayuso restera présidente de la région de Madrid pour les quatre prochaines années. Elle a même remporté une majorité absolue. Quasi-inconnue à son arrivée au pouvoir en 2019, elle est aujourd'hui une figure majeure de la droite espagnole.  Isabel Díaz Ayuso, c'est avant tout un style : un ton provocateur et l'attaque directe de ses adversaires politiques. « Je rappelle que Pedro Sánchez était celui qui prétendait rendre à la vie politique espagnole sa dignité », ironisait-elle lors d’un discours en mai 2023. « Et la vérité est que jamais en 46 ans de démocratie, un président du gouvernement n’était tombé aussi bas. » S'en prendre farouchement au gouvernement socialiste de Pedro Sánchez est devenu récurrent chez Isabel Díaz Ayuso. L'élue conservatrice du Parti populaire reproche notamment à la gauche ses alliances avec les indépendantistes basques et catalans. Son discours sans filtre et impulsif est devenu sa marque de fabrique. « Elle se nourrit d’une politique de confrontation et l'utilise constamment », explique Ana Sofía Cardenal, professeure de sciences politiques à l'Université ouverte de Catalogne. « Elle s'est spécialisée dans cette opposition au gouvernement national de Pedro Sánchez. Ses sujets de prédilection sont donc toujours ces mêmes idées selon lesquelles nous allons vers une sorte de Venezuela, que nous avons une gauche communiste, terroriste, comme s’il s’agissait d’une gauche stalinienne ou bolivarienne. Et tout cela de manière très exagérée. »► À lire aussi : Espagne: les élections anticipées mettent en suspens de nombreuses loisAmbitieuse et sûre d’elleSes positions musclées lui valent d'être comparée à Donald Trump par ses adversaires. À l'instar de l'ancien président américain, Isabel Díaz Ayuso clame haut et fort sa défiance envers les médias. Elle a aussi appliqué une politique très peu restrictive à Madrid pendant la pandémie, en refusant de fermer les bars et les restaurants. Mais les partisans de la cheffe de l'opposition sont friands de ce caractère affirmé. Pour eux, cela reflète une droite ambitieuse et décomplexée.Haïe par les uns et adorée par les autres, la figure d'Isabel Díaz Ayuso est donc pour le moins clivante, comme le constate Ana Sofía Cardenal : « Je pense qu’elle est vraiment très populaire à Madrid, et qu'elle est vraiment très impopulaire dans les territoires périphériques comme la Catalogne ou le Pays basque. Et entre les deux, je dirais qu’il y a les autres régions. »La victoire triomphale d'Isabel Díaz Ayuso à Madrid n'a rien d'étonnant, dans une capitale devenue un terreau fertile de la droite espagnole. Pour Paloma Román Marugán, politologue à l'Université Complutense de Madrid, la ville a connu un processus de « droitisation » ces dernières années : « Isabel Díaz Ayuso est considérée par le bloc de droite comme une héroïne, une sauveuse, au vu de la période plus à gauche que connaît l'Espagne depuis 2018, depuis que Pedro Sanchez est devenu président du gouvernement. »► À lire aussi : Espagne: le pari de Pedro SanchezAprès Madrid, un destin national ?Issue d'une famille de petits entrepreneurs ruinés par la crise de 2008, cette ancienne journaliste est même parvenue à conquérir progressivement l'électorat des autres formations de droite, comme Ciudadanos, parti de centre droit, et Vox à l'extrême droite. Mais au-delà de son succès régional, Isabel Díaz Ayuso pourrait avoir des ambitions nationales. Elle est d’ailleurs souvent présentée comme un danger pour le chef de file du Parti populaire. « Ses ambitions sont désormais satisfaites au niveau régional puisqu'elle a obtenu la majorité absolue. Elle va donc gouverner pendant les quatre prochaines années dans la communauté de Madrid sans aucun obstacle ni négociations », rappelle Paloma Román Marugán. « Au niveau national, elle est logiquement en dessous du candidat du Parti populaire à la présidence du gouvernement, Alberto Nuñez Feijóo. Mais elle le suit de très près. Le leadership des partis politiques se mesure habituellement à leur capacité à remporter des élections. Et Isabel Díaz Ayuso a cette capacité. »En cas d'échec d'Alberto Nuñez Feijóo lors des élections législatives anticipées le 23 juillet, Isabel Díaz Ayuso a pour l'instant toutes ses chances de lui succéder à la présidence du Parti populaire.► À lire aussi : Alfonso Zapico, la voix des mineurs asturiens
    3.6.2023
  • Kyriákos Mitsotákis, le «Macron grec»?
    Avec près de 41% des suffrages, le parti conservateur grec Nouvelle Démocratie a largement remporté les élections législatives dimanche 21 mai. Une victoire qualifiée de « séisme politique » par son dirigeant, le Premier ministre sortant Kyriákos Mitsotákis. Héritier d'une importante dynastie politique en Grèce, Kyriákos Mitsotákis se targue d'un solide bilan économique après des années de crise. Mais sa popularité a été affectée par plusieurs scandales. L’économie est un thème cher aux yeux du libéral Kyriákos Mitsotákis. Le 15 mai 2023, en pleine campagne pour les élections législatives, il disait espérer que « les quatre prochaines années soient des années de croissance rapide pour la Grèce, mais une croissance qui limitera également les inégalités et qui garantira que nous nous concentrions sur le soutien aux personnes les plus vulnérables ».Après quatre années sous la direction de Kyriákos Mitsotákis, l’économie grecque semble se porter de mieux en mieux avec une croissance de près de 6% l’an dernier. Des résultats honorables après des années de crise, selon Georges Prevelakis, professeur émérite de géopolitique à l'Université de la Sorbonne à Paris : « Il a hérité d’une situation extrêmement difficile à cause de la crise économique et de la politique d’austérité. Et il a mené une politique avec des résultats évidents : un taux de croissance, une diminution du chômage… Bien sûr, il reste encore du chemin à parcourir. Les salaires sont encore très bas. Ce sont donc les pistes de son programme. »Image de technocrateIssu de la finance et ancien du cabinet de conseil McKinsey, le Premier ministre grec renvoie une image de technocrate, parfois jugé arrogant. Les éditorialistes du pays le surnomment même le « Macron grec ». Les deux dirigeants présentent toutefois quelques différences, souligne Joëlle Dalègre, professeure à l'Institut national des langues et civilisations orientales : « Je suppose que la comparaison avec Emmanuel Macron vient du fait que ce soit quelqu’un de surdiplômé, de jeune pour un homme politique, et qui a aussi longtemps travaillé dans une grande banque avant de se lancer dans la vie politique. L’une des grosses différences est qu’il est tout de même né dans la politique : il est un héritier de la politique et a été élevé pour cela. »► À lire aussi : Georges Kapopoulos: en Grèce, «pas de surprise, le parti conservateur sera le premier»Le père de Kyriákos Mitsotákis a lui aussi été Premier ministre dans les années 1990. Mais malgré la tradition centriste de sa famille, l'actuel dirigeant a intégré à Nouvelle Démocratie d'anciens politiciens du parti d’extrême droite LAOS. « Je vois que l’on présente très souvent Mitsotákis comme un homme politique de droite, ce qui est tout à fait faux, car il vient d’une famille de centristes », nuance Georges Prevelakis. Pour lui, ces rapprochements avec l’extrême droite ne font pas du Premier ministre un homme de la droite dure pour autant. « Il est vrai que tout parti, évidemment, essaye de rassembler des gens plus à droite, et d’autres plus à gauche. Autrement, on ne peut pas gagner les élections. Dans le cas de Mitsotákis, il est tout à fait clair que Nouvelle Démocratie penche plutôt vers le centre. »Victorieux malgré son impopularitéC'est avec cette formation que le Premier ministre a arraché une écrasante victoire aux dernières législatives. Preuve que les électeurs n'ont pas sanctionné Kyriákos Mitsotákis dans les urnes, lui qui a vu son mandat émaillé de plusieurs scandales. Il a d’abord dû surmonter une affaire d'écoutes téléphoniques de journalistes, cadres politiques et dirigeants économiques. Un scandale qui a impliqué son propre neveu.Plus récemment, Kyriákos Mitsotákis a dû affronter la colère provoquée par la catastrophe ferroviaire de Larissa. Ce drame, qui a fait 57 morts en février, a donné lieu à des manifestations contre le gouvernement, accusé de négligence. « J’ai l’impression que les électeurs sont un peu résignés. Ils savent très bien que la mauvaise gestion des trains s’étale sur quasiment 20 ans. Il en est donc pour l’instant le responsable, mais les autres ont eu leur part de responsabilité auparavant, relève Joëlle Dalègre. En ce qui concerne les écoutes téléphoniques, beaucoup pensent qu’il y avait déjà des écoutes téléphoniques précédemment, et qu’en définitive ce n’est pas bien, mais qu’il n’est pas tout seul ».Le Premier ministre a désormais les yeux rivés vers le prochain scrutin législatif. Car à la différence d'Emmanuel Macron, Kyriákos Mitsotákis n'entend pas se contenter d'une majorité relative au Parlement. Il a convoqué de nouvelles élections fin juin, cette fois avec d'autres règles qui octroient un bonus au parti arrivé en tête. Cette prime au sortant peut s’élever jusqu'à 50 sièges supplémentaires. Kyriákos Mitsotákis fait d’ores et déjà figure d'ultrafavori pour ce second tour.► À lire aussi : Grèce: fort de sa victoire, le Premier ministre Mitsotakis appelle à de nouvelles élections
    27.5.2023
  • Mariya Gabriel peut-elle sortir la Bulgarie de la crise politique ?
    Alors que le pays est depuis des années en proie à l’instabilité, et à une succession de gouvernements d’experts, le denier scrutin du 2 avril n’a pas permis de sortie de crise. Dans une ultime tentative de dégager un consensus politique, c'est à la commissaire européenne Mariya Gabriel que le pays fait appel. Une brillante Européenne, peu connue en politique intérieure. C’est à Bordeaux que Mariya Gabriel pose ses valises pour faire Science-Po, au début des années 2000. « La ville des 3 M : Montaigne, Montesquieu, Mauriac », trois penseurs dont les valeurs la guident « dans sa vie personnelle et professionnelle », se plaît-elle à rappeler. Nous sommes au début des années 2000, la jeune Mariya vient de quitter la Bulgarie après des études de lettres à Plovdiv. Et c’est le début d’une carrière européenne fulgurante : en 2017, à 38 ans, elle devient la plus jeune commissaire européenne, en charge du Numérique.« C’est une femme qui connaît bien les institutions, qui connaît bien les sujets européens et qui en plus, est une francophone parfaite, elle est une des rares commissaires qui parle français avec son équipe et avec les services », se souvient Guillaume Klossa, président du think tank EuropaNova qui était à l’époque conseiller du vice-président de la Commission en charge de ces mêmes questions. « Pendant son premier mandat de commissaire au Numérique, elle a été extrêmement appréciée, notamment des milieux culturels français. Parce qu’elle a joué un rôle très important dans la révision de la directive sur les droits d’auteur. Elle était très appréciée par les milieux cinématographiques et du livre francophone, qui étaient en amont des discussions sur ce texte très important. Elle a laissé à la fin de son premier mandat le souvenir d’une femme qui est à la fois ouverte, compétente, active. »Elle enchaînera avec le portefeuille de l’innovation et de la jeunesse qu’elle quitte aujourd’hui à un an des élections européennes. Elle y gère les 95,5 milliards d’euros du budget recherche et innovation Horizon Europe. « Elle était sur le point de lancer un big bang de la recherche dont l’Union européenne a un besoin urgent, et qui va être retardé », regrette Guillaume Klossa, qui souligne que la dimension francophile et francophone de Mariya Gabriel, et sa très bonne compréhension des institutions européennes ont été déterminantes dans son rapide parcours.  Compétente et travailleuseTout a commencé en 2009 lorsque Boïko Borissov, le patron du parti conservateur bulgare Gerb (groupe PPE à Bruxelles), lui propose une place en position éligible aux élections européennes. Elle fera deux mandats dans l’hémicycle strasbourgeois. En 2012, elle épouse François Gabriel, haut fonctionnaire des institutions européennes, un proche de Joseph Daul (ancien chef du groupe PPE, puis du parti lui-même) qui est aujourd’hui vice-directeur de cabinet de la présidente du Parlement Roberta Metsola.Reconnue compétente et travailleuse, Mariya Gabriel cumule les distinctions et les réussites ; avec la solide réputation de pousser ses équipes à bout. À Bruxelles comme à Sofia, ses détracteurs lui reprochent de prendre ses ordres auprès de Boïko Borissov. Mais une commissaire ne défend pas son pays. « Ce n’est pas une femme partisane, c’est une femme politique. Elle a bien défendu ses dossiers », précise Guillaume Klossa « C’est une femme d’intérêt général, qui est vraiment Européenne et c’est aussi une femme multiculturelle, à la fois de culture française et bulgare ». ► À écouter aussi : À Vratsa, en Bulgarie, les fonds européens transforment la villeMariya Gabriel, « éloignée de la vie politique bulgare »Est-ce la Bulgare qui rentre aujourd’hui à Sofia ? Beaucoup de ses compatriotes redoutent que la culture institutionnelle de Bruxelles ait pris le dessus. « Cela fait bientôt 15 ans qu’elle est éloignée de la vie politique bulgare, donc il y a des doutes quant à sa capacité à vraiment entendre les problématiques, les préoccupations nationales, résonner », estime la Franco-Bulgare Rayna Stamboliyska, spécialiste des questions européennes de cybersécurité.« Elle ne connaît pas la politique bulgare sur un plan pratique », renchérit Antony Todorov, professeur de sciences politiques à la Nouvelle Université bulgare. « Elle n’y a jamais participé, sauf à l’occasion de deux campagnes électorales européennes. Elle ne connaît vraiment pas le pays. Certes, elle a accumulé une expérience en tant que commissaire européenne, mais avant de devenir commissaire, elle n’avait aucune expérience, à l’inverse de beaucoup de ses collègues qui ont souvent été ministres, voire Premier ministre, chef de camps, de grandes institutions, etc. Elle a tout appris à Bruxelles. Mais Bruxelles, la Commission européenne, c’est tout de même assez particulier. Au niveau national, dans tous les pays de l’Europe, ça ne se passe pas de la même façon ».  Mariya Gabriel, l’élément-clé pour former un gouvernement d’unité nationale ?Mais alors pourquoi Boïko Borissov est-il allé chercher Mariya Gabriel ? Aux élections du 2 avril dernier, le Gerb est arrivé très légèrement en tête. Sans pour autant être en mesure de dégager une majorité de gouvernement. Dans le contexte d’une crise qui dure depuis des années. C’était d’ailleurs le cinquième scrutin en deux ans. Avec Mariya Gabriel, l’idée était de former un gouvernement d’unité nationale. Mais dès l’annonce de son arrivée, l’un des petits partis a dit non d’emblée à toute idée de coalition.► À lire aussi : L'impasse parlementaire demeure en Bulgarie après les cinquièmes législatives anticipéesPourtant, les jeux ne sont pas faits. « La population est usée de voir se succéder des gouvernements intérimaires, “techniques”, nommés directement par le président de la République, à l’encontre de la culture politique parlementaire bulgare », note Rayna Stambolyiska. « Et là où le rôle de quelqu’un comme Mariya Gabriel peut être intéressant, c’est que par ses fonctions européennes, au Parlement comme à la commission, c'est quelqu’un qui vit qui respire le consensus, la négociation, le compromis. Est-ce qu’on n’aurait pas besoin de faire entrer quelqu’un qui ait un autre vécu politique ? Une autre histoire aussi en termes de pratique, en termes d’outils, d’interaction ? Est-ce qu’on ne parviendrait pas à trouver enfin un consensus en donnant mandat à quelqu’un qui sache faire ? C’est sans doute l’esprit de la démarche ».Une dimension politique et géopolitiqueMais le contexte national ne va pas lui faciliter la tâche, remarque Guillaume Klossa « Elle rentre dans un pays où le niveau de corruption est élevé, la modernisation n’a pas été complètement achevée et elle arrive à un moment qui est compliqué parce que la Bulgarie est confrontée directement à l’impact de la guerre entre l’Ukraine et la Russie. »Le conflit a ravivé les tensions autour des liens qui unissent Sofia et Moscou d’une part, Sofia et Bruxelles de l’autre. Le choix de Mariya Gabriel a d’ailleurs une autre dimension, politique et géopolitique, selon Antony Todorov : « Borissov tente de sortir de l’isolement politique. Il est isolé. Les partis politiques n’osent plus vraiment parler, discuter avec lui et il ne s’agit pas seulement de ceux qui ont émergé pendant les manifestations contre son gouvernement en 2020. Donc, Borissov tente de sortir de l’isolement en jouant la carte dite de l’euro-atlantisme dans le contexte du conflit. Et quand il propose comme candidate au poste de Premier ministre en Bulgarie, cette femme relativement jeune en politique, qui est aussi commissaire européenne, c’est évidemment une façon de dire – pas seulement à l’opinion bulgare, mais aussi aux partenaires européens – qu’il est vraiment sans faille du côté de la solidarité atlantique. C’est le sens de la démarche à mon sens. »► À écouter aussi : Iliana Iotova: le conflit en Ukraine éloigne l’idée d’une défense européenneAntony Todorov ne croit guère aux chances de succès de cette démarche, mais Guillaume Klossa est plus confiant : « Elle est face à une mission pour laquelle elle n’a pas été vraiment préparée, mais elle a du sens politique, elle a une culture du compromis, et elle a une compréhension des enjeux. » Mariya Gabriel doit présenter un gouvernement le 22 mai. Confiante, elle a pris en démissionnant de son poste à Bruxelles un aller simple pour Sofia. 
    20.5.2023
  • Yolanda Díaz, nouvelle figure de la gauche radicale espagnole
    Actuelle numéro trois du gouvernement espagnol, la ministre du Travail Yolanda Díaz entend devenir la première femme présidente du gouvernement. Mais avant les élections générales de décembre 2023, la très populaire candidate communiste doit relever un défi de taille : unir la gauche espagnole, très divisée. La ministre a entamé le 10 mai 2023 une tournée à travers l’Espagne pour soutenir les forces qui composent sa coalition de gauche radicale Sumar, en vue des élections municipales et régionales du 28 mai 2023. À 51 ans, Yolanda Díaz est la personnalité politique préférée des Espagnols. Fille de syndicaliste, la ministre originaire de Galice, dans le nord-ouest de la péninsule, a toujours été affiliée à Izquierda Unida, une fédération issue du Parti communiste espagnol. Mais elle a surtout su séduire au-delà de la gauche radicale, ce qui lui vaut aujourd'hui d'être très populaire auprès des Espagnols.« Sa popularité tient essentiellement au fait qu'elle est non seulement appréciée dans son camp, mais elle séduit aussi la base électorale du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) », remarque Oriol Bartomeus, chercheur à l'Institut des sciences politiques et sociales de l'Université de Barcelone. « Les électeurs du PSOE ont tendance à considérer Yolanda Díaz comme une personnalité proche d'eux. Ils ont une très bonne image d’elle, ce qui n'était pas le cas avec Pablo Iglesias, l'ancien leader de la gauche radicale. »Un conflit avec Pablo Iglesias, son rival de la gauche radicalePablo Iglesias, le cofondateur du parti de gauche radicale Podemos avait pourtant désigné Yolanda Díaz comme son héritière politique au moment de quitter ses fonctions de numéro trois du gouvernement espagnol. Mais leur exercice de la politique est bien différent, comme l'explique Fernando Vallespín, professeur de sciences politiques à l'Université autonome de Madrid : « L’une des caractéristiques de Yolanda Díaz est qu'elle n'est pas radicale. Son discours combine pragmatisme et utopie avec beaucoup d'émotivité. Mais elle ne tient pas un discours combatif et agressif comme celui qu'a pu avoir Pablo Iglesias pendant son mandat. »La communiste s'est en effet toujours tenue à distance de Podemos, ce qui est perçu par Pablo Iglesias comme une trahison empêchant toute forme d'union entre les deux formations. « Pour Yolanda Díaz, Podemos est un parti très dépendant de la figure dominante de Pablo Iglesias », poursuit Fernando Vallespín. « Ce qu'elle ne veut donc pas, c'est précisément être instrumentalisée par Pablo Iglesias. Elle entend porter son propre projet, et c’est là le cœur du conflit. Tout est question de répartition du pouvoir. »Une tournée nationale pour unir la gaucheYolanda Díaz cherche justement à conquérir le pouvoir à travers sa candidature aux élections générales de décembre 2023. Elle compte ainsi succéder au socialiste Pedro Sánchez à la tête du gouvernement. Mais avant ce scrutin, une autre échéance de taille l'attend : les élections municipales et régionales, le 28 mai 2023. Cette semaine, Yolanda Díaz a entamé une tournée à travers le pays pour afficher son soutien aux partis qu'elle espère intégrer à Sumar.Il s’agit là d’un moyen d'occuper l'espace politique, selon le chercheur Oriol Bartomeus : « Ces élections sont une sorte de primaire avant les élections générales. Il est donc évident que Yolanda Díaz a un rôle à y jouer, même si Sumar en tant que tel ne se présente pas. En revanche, certaines des forces politiques qui composent Sumar sont candidates. C'est pourquoi leur résultat est important pour Yolanda Díaz et pour son mouvement. »Des adversaires de taille Mais Yolanda Díaz etSumar sont encore devancés dans les sondages par les deux poids lourds de la vie politique espagnole, le Parti socialiste et le Parti populaire, à droite de l’échiquier. La nouvelle égérie de la gauche espagnole dispose toutefois d’un atout important : son excellent bilan en tant que ministre du Travail. « Son sujet de prédilection est le travail. En particulier, les questions de négociation collective, les salaires, le chômage », relève Oriol Bartomeus. « Et dans ce domaine, il faut reconnaître qu'elle a obtenu d’importantes avancées au sein du gouvernement, comme la réforme du marché du travail. »Contre toute attente, Yolanda Díaz a su mettre d'accord syndicats et patronat sur cette réforme destinée à lutter contre la précarité. Elle a même réussi à arracher le vote du Parlement pourtant très polarisé, preuve de l'efficacité de sa méthode, Sumar (« additionner », en français) les forces politiques, pour parvenir à des victoires.
    13.5.2023
  • Une destinée contre l'opinion, la reine Camilla «était là pour rester»
    Samedi 6 mai, Charles III est couronné roi d’Angleterre et du Royaume-Uni. À ses côtés, l’amour de sa vie, Camilla, née Shands, reçoit, elle aussi, la couronne et le titre de reine. Le couple a défrayé la chronique pendant des dizaines d’années. Il a aujourd’hui la lourde tâche d’assurer la survie d’une institution dont l’étoile pâlit dans la jeunesse britannique. Dans l’entreprise, Camilla sera l’atout maître de Buckingham Palace. Portrait. « Voir Camilla couronnée dans l'abbaye de Westminster, voir le chemin parcouru par cette femme qui a vraiment été l'ennemi public numéro un dans la presse britannique, c'est incroyable ! » Philip Kyle, auteur de Charles III (éditions Perrin), partage l'incrédulité de beaucoup de Britanniques. Certains regrettent leur reine de cœur, Diana, d’autres, comme le biographe qui a travaillé quelques années pour la fondation du prince de Galles, The Prince’s trust, s’émerveillent.L'histoire commence dans le sud rural de l'Angleterre où Camilla Shands grandit entre ses chevaux et ses livres, deux passions qui lui resteront, dans un milieu privilégié, où l’on fréquente la famille royale. Son arrière-grand-mère fut d’ailleurs la maîtresse du roi Édouard VII. Lorsque la jeune Camilla croise le prince Charles en 1970, le coup de foudre est réciproque, mais le destin sera contrarié. Le prince Charles part dans la Marine, Camilla épouse le Major Andrew Parker Bowles en 1973, avec qui elle aura deux enfants. En 1981, le prince Charles épouse Diana Spencer. Mais Charles et Camilla s'aiment toujours.► À lire aussi : Couronnement du roi Charles III: «Il y a un sens de l'histoire qui s'accomplit»« Personne ne connaissait vraiment Camilla Parker Bowles à l'époque où Charles s'est marié avec Diana », raconte le Britannique Philip Turle. Mais lorsque la liaison est révélée, c'est un lynchage : « La presse commence à s'acharner contre Camilla. Elle est traitée de destructrice de mariage, de rottweiler – une insulte de Diana à l’origine – elle a été "élue" femme la plus mal habillée de Grande-Bretagne… On lui a craché dessus, jeté des choses en pleine figure. Cela a été une période extrêmement difficile pour Camilla. Et malgré tout, malgré cet acharnement de la presse, elle a tenu le coup. Parce qu’avant toute chose, avec Charles, c’était une grande histoire d'amour. Camilla Parker Bowles est une femme forte, confirme Philip Kyle, ce qu’elle doit en partie à son enfance. Le fait d'avoir eu une éducation entourée par des parents aimants, dans un cocon familial très solide, et dans un environnement finalement assez relax lui a permis de développer une personnalité assez équilibrée, c’est quelqu’un de résiliant, qui peut affronter les défis, qui sait ce qu'elle veut. Mais aussi qui aime la vie. »Réhabiliter CamillaEn 1995, Camilla divorce d’Andrew Parker Bowles, qui avait, lui aussi, d’autres amours. Les ex-époux sont aujourd’hui très bons amis. Le prince Charles et la princesse Diana divorcent en 1996. La détestation du public envers Camilla ne fait qu’empirer après la mort de Lady Di à Paris, l’année suivante. La résilience ne suffit plus, le prince de Galles charge un spécialiste en communication de réhabiliter Camilla : c'est l'opération PB - pour Parker Bowles. « Très progressivement, un certain nombre de moments de leur vie, par l’image, ont permis de l’installer dans l'esprit des Britanniques ; de montrer qu’elle était là, et qu’elle était là pour rester », explique Philip Kyle.Camilla calibre ses apparitions et ses sourires à la presse, mais elle doit aussi se faire accepter par la famille royale : « Un épisode a tout changé, c'est la mort de la reine mère. La mère de la reine Élisabeth II était farouchement opposée à l'idée de légitimer Camilla. » Elisabeth II se rend alors à l'évidence, poursuit Philip Kyle : « Petit à petit, elle a compris qu’avec Camilla à ses côtés, Charles pourrait être un roi plus apaisé – sans doute le voit-on aujourd'hui – plus apaisé et plus serein, ce qui permettrait d’apporter une stabilité à la couronne britannique. »« Faire en sorte que la monarchie britannique survive »Camilla et Charles se marient donc en 2005 avec l’accord d’Elizabeth II. Mais si Camilla est aujourd’hui reine à son tour, « ce n'est pas encore gagné, constate le journaliste Philip Turle. Elle n'est qu'à 38 ou 40% d'opinion favorable, ce qui est loin derrière d'autres membres de la famille royale comme William, Kate ou même la princesse Anne qui recueille 72% d’opinion favorable. Mais sa popularité est en constante augmentation. Et c'est une personne très travailleuse, qui passe beaucoup de temps à aider les gens en difficulté, qui très abordable ».La nouvelle reine est en effet engagée dans la lutte contre les violences aux femmes. Elle est marraine d’Emmaüs UK, s’implique dans la prévention de l'ostéoporose et pour l'apprentissage de la lecture. Le roi apprécie son humour et son optimisme. Ils forment un couple solide et aimant. Tant mieux, car le défi est immense. « La première tâche de Camilla et Charles, souligne Philip Turle, c'est de faire en sorte que la monarchie britannique survive. Ce n’est pas une mince affaire, mais je pense qu’entre Charles, qui a attendu 70 ans pour devenir roi, et Camilla qui a traversé tellement de difficultés pour arriver à ce grand jour, si deux personnes sont capables de faire le travail, c’est bien eux ! »Un vent de modernité va-t-il souffler sur la couronne ? Camilla a d'ores et déjà renoncé à employer des dames de compagnie, une première à Buckingham Palace.► À lire aussi : Royaume-Uni: revivez le couronnement de Charles III et Camilla de Westminster à Buckingham
    6.5.2023

Über Européen de la semaine

Chaque semaine, la rédaction Europe de RFI, fait le portrait d’un Européen qui est au cœur de l’actualité. Un portrait qui permet de découvrir les acteurs du monde dans lequel nous vivons et d’éclairer les évènements que nous commentons et dont nous témoignons dans les journaux de RFI.

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