À la Une: dignité, douleur et force…
Le verdict des attentats du 13 Novembre 2015 sera rendu ce mercredi. Le procès des attaques terroristes de l’automne 2015 à Paris et Saint-Denis est arrivé à son terme après 148 journées de débats.
Dignité, douleur et force : trois mots qui reviennent sous la plume des commentateurs ce matin.
Tout d’abord, constate Le Parisien, « au moment où l’on veut voir des reculs de notre système partout, il faut souligner son expression la plus noble. Au-delà des traumatismes et de la peur, les victimes ont témoigné avec dignité, les avocats ont défendu les témoins, qu’ils soient hauts responsables du renseignement intérieur et extérieur ou président de la République, comme François Hollande, ont reconnu leurs erreurs, voire leurs échecs. Les juges ont cherché une vérité de ces événements, et même la part d’humanité des accusés, malgré leurs silences et leurs contradictions. »
Oublier ?
La douleur, souligne pour sa part Libération : « ces larmes, cette souffrance – physique ou mentale –, cette horreur, ces absences, cette peur, ces blessures, ces morts qui ont pendant les premières semaines du procès, réservées aux parties civiles, saisi la salle d’audience. Parfois jusqu’à l’effroi. (…) Seules les victimes ont le droit de tourner la page, d’essayer de tourner la page, d’oublier, d’essayer d’oublier. Chacune se débrouillant comme elle peut. C’est peut-être cela qu’aura permis ce procès. »
Et Libération de poursuivre : « ensuite la force. Celle que donne ce procès à notre démocratie. Elle est par les temps qui courent, ici en France, ailleurs en Europe, outre-Atlantique aussi, suffisamment critiquée, parce que parfois critiquable, menacée, affaiblie, menacée, pour se réjouir que ce procès ait été digne. (…) Une dignité qui aura permis à ce procès hors norme non seulement de se tenir, mais d’être à la hauteur de l’enjeu. L’enjeu bien sûr de prononcer des peines. Mais aussi de creuser ce fossé qui sépare, de montrer ces différences qui distinguent l’obscurantisme des fanatiques islamistes qui ont commis ou commandité ces attentats, de l’humanité, parfois tremblante, de notre démocratie. »
Pas toutes les réponses…
Finalement, s’interroge La Croix, « qu’a-t-on appris ? Sur le fond du dossier, il n’y a "pas eu de révolution copernicienne", observe Me Jean Reinhart, qui défend des parties civiles. L’enquête, menée pendant quatre ans, avait été particulièrement saluée, rappelle le journal. En septembre 2021, les grandes lignes étaient déjà connues. La parole des accusés était pourtant très attendue, en particulier celles de certains cadres de Daech, envoyés de Syrie avec la mission de commettre des attentats en Europe. Nul doute qu’ils auraient eu mille choses à dire sur certains secrets de cette organisation terroriste et la manière dont elle a choisi d’orchestrer les attaques ayant touché la France le 13 novembre 2015. Mais, pointe La Croix, ces terroristes, à la radicalisation avérée, ont choisi de garder le silence. Au grand désarroi de l’accusation. "La plupart des accusés savent. Ils savent tout. Mais ils n’ont jamais parlé et ils n’apporteront sans doute jamais de réponses", a ainsi déploré l’avocate générale Camille Hennetier lors du réquisitoire. »
Covid : le retour de bâton…
À la Une également, le Covid-19… Le virus contre-attaque…
« Santé publique France faisait état, hier, d’un très fort rebond des nouveaux cas, pointe Le Monde. 147 248 nouvelles contaminations, soit 54% de plus qu’il y a une semaine. »
Alors, « le masque bientôt de retour ? », s’interroge La Dépêche du Midi. La Première ministre, Elisabeth Borne, a demandé aux préfets et aux autorités sanitaires d’encourager, sans le rendre obligatoire, le port du masque dans les lieux de promiscuité et espaces clos, en particulier, les transports en commun.
« Le scénario semblait écrit d’avance, soupire La Dépêche. Les Français, tout à leur joie de jeter leurs passes sanitaires et leurs masques au feu ont oublié les comportements responsables. Nous ne sommes cependant pas les seuls fautifs, pointe encore le quotidien toulousain : obnubilé par sa réélection à la sortie de l’hiver, Emmanuel Macron a sans doute assoupli trop tôt les contraintes sanitaires par calcul électoraliste. »
En fait, remarque La Charente Libre, « le Covid revient, accélère, mais il est vécu par la quasi-totalité de la société comme une banale épidémie qui ne mérite plus de restrictions mais seulement des recommandations. Sommes-nous passés d’un excès à l’autre, de l’hygiénisme au laxisme ? Les politiques comme les individus ne sont pas prêts à un retour en arrière. Mais surtout, le niveau d’acceptabilité d’une société, préoccupée par bien d’autres sujets, rend inaudible tout signal d’alarme. »