Réforme des retraites: la suspension passe...à quel prix? - L'intégrale -
C dans l’air du 12 novembre 2025 : Réforme des retraites: la suspension passe...à quel prix?C’est le grand jour pour la réforme des retraites. Sa suspension a été débattue ce mercredi à l’Assemblée nationale, lors de la réouverture des discussions sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Mesure clé, elle conditionne la non-censure du gouvernement Lecornu par les socialistes, qui proposent de financer cette suspension par une hausse de la CSG sur les revenus du capital. Les échanges s’annonçaient houleux à gauche, et certains s’attendaient à un scrutin bien plus serré que prévu.Les députés du Rassemblement national ont approuvé la suspension. Leurs représentants avaient déjà voté en ce sens lors du débat en commission des affaires sociales, où la mesure a été adoptée par 22 voix contre 12. Le groupe socialiste a également voter pour, tout comme le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot), considéré comme l’électron libre du Parlement. « Liot était l’auteur de la motion de censure contre la réforme Borne en 2023 », a rappelé Harold Huwart, député d’Eure-et-Loir. Une motion rejetée à l’époque à neuf voix près.Les députés de La France insoumise, eux, ont voté contre l’article 45 bis. Selon eux, la suspension de la réforme ne vaut pas abrogation. Les écologistes et les communistes, longtemps indécis entre un vote contre et l’abstention, se sont réunis en fin de matinée et en début d’après-midi pour trancher.Les Républicains, qui avaient soutenu la réforme d’Élisabeth Borne et prévu dans leur programme présidentiel un recul de l’âge légal de départ à la retraite, ont voté contre la suspension.Même position du côté d’Horizons, malgré la présence de plusieurs ministres du parti au sein du gouvernement Lecornu.Le MoDem de François Bayrou a annoncé qu’il s’orientait « majoritairement vers l’abstention », tout comme les députés Renaissance.Le chef de file des députés Renaissance, Gabriel Attal, a d’ailleurs appelé ses troupes à s’abstenir, afin de ne pas compromettre le compromis avec le Parti socialiste.Dans le même temps, il plaide pour une « révolution » d’ici 2027, proposant de verser 1 000 euros à chaque enfant dès sa naissance pour anticiper sa retraite — une mesure dont le coût est estimé à 660 millions d’euros par an.« Très concrètement, on veut développer la capitalisation en France. Cela passe par un développement des plans d’épargne retraite, par un fléchage de l’intéressement et de la participation des entreprises vers ces plans, et par cette nouvelle mesure », a expliqué l’ancien Premier ministre. Il nous a accordé une longue interview diffusée dans le #danslair du jour.Pendant ce temps, outre-Atlantique, Donald Trump a de nouveau provoqué la polémique. Lors d’un échange houleux avec une journaliste de Fox News, lundi 10 novembre, l’ancien président américain a critiqué la France, estimant qu’elle « ne vaut pas mieux » que la Chine.« On a eu beaucoup de problèmes avec les Français. Nos technologies ont été taxées de manière très injuste. Ils ont mis 25 % de taxes sur les produits américains », a-t-il insisté, en référence au doublement de la taxe Gafam voté en octobre dernier par les députés de l’Assemblée nationale.Nos experts : - Jérôme JAFFRÉ - Politologue - Chercheur associé au CEVIPOF- Lucie ROBEQUAIN - Directrice de la rédaction - La Tribune et La Tribune Dimanche- Pauline DE SAINT-REMY - Directrice adjointe de la rédaction de Politico- Christophe JAKUBYSZYN - Directeur des rédactions des Echos 🎙️ Retrouvez C dans l'air en vidéo sur france·tv : https://www.france.tv/france-5/c-dans-l-air/ Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.